Ceux qui soutenaient qu’avec l’avènement de la révolution de la liberté et de la dignité et la rupture de la loi du silence et de la peur, les mauvaises pratiques du mensonge, de l’escroquerie pure et simple, voire du vol qualifié, allaient disparaître sont appelés à revoir leur copie et à réviser les fondements sur lesquels ils se sont appuyés pour avancer que, désormais, la transparence, la clarté et la primauté de la loi sont les seuls paramètres qui gèrent les relations entre les Tunisiens.
En effet, et malheureusement — faut-il avoir le courage de le reconnaître dans l’objectif d’y trouver une solution acceptable par tous —, le démarrage de la saison des soldes d’hiver a apporté, dès ses deux premiers jours, une nouvelle preuve de l’entêtement des anciens comportements et la persistance des pratiques de fraude, de réductions mensongères et de manœuvres visant à tromper les éventuels clients désireux de profiter des avantages qu’offre généralement un tel événement.
Un premier chiffre donne déjà froid dans le dos et présage l’ambiance délétère dans laquelle va se dérouler la saison des soldes.
Les services de contrôle économique du ministère du Commerce ont, en effet, relevé les 1er et 2 février, soit les deux premiers jours de l’opération des soldes, quelque 163 infractions relatives au non-affichage des anciens prix, à la majoration excessive des anciens prix, à l’écoulement des anciens stocks présentés aux consommateurs comme étant des produits de saison, etc.
Ainsi, a-t-on renoué, encore une fois, au vu et au su de tout le monde, avec les mauvaises pratiques d’antan qui ont contribué lourdement à décrédibiliser de telles manifestations censées donner un coup de pouce à la vie économique du pays.
Et l’impact le plus sûr de ces pratiques honteuses ne peut être que la perte assurée du peu de confiance que manifestent encore les Tunisiens envers les commerçants obligés de subir — comme ils ne cessent de le crier — la concurrence déloyale du marché parallèle et qui se permettent, de leur côté, d’enfreindre la loi et d’induire leurs clients en erreur.
En tout état de cause, vivre sous la pression quotidienne du commerce parallèle, souffrir de la dégradation constante du pouvoir d’achat du consommateur et craindre pour l’avenir de son commerce, voire du secteur dans son ensemble, ne peuvent, en aucune manière, justifier les dépassements auxquels certains commerçants prétendent «être amenés à commettre» en vue de sauver le secteur et les professionnels qui y exercent.